Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Kugelschreiber blog
26 janvier 2008

Le professeur a faillit être un prophéte

Cette semaine j’ai assisté à mon 2éme cours, c’est toujours un moment (à priori) agréable que de se retrouver dans les bancs de la faculté et surtout quitter l’hôpital et savoir que l’on ne sera pas appelé pour ci ou ça (quoi que ..).

Le professeur est arrivé en retard comme d’habitude, il a fallut appeler un technicien pour lancer la présentation PPT, comme d’habitude. Entre temps je n’avais rien préparé, nada de nada, j’avais mes articles sur moi et je profitais de ces brefs instants pour « scanner » les longues et interminables pages du cours.

Mr est PH chirurgien de son département, expert judiciaire et Pr en anatomie, mais qu’est ce qu’il était jeune ! Je l’imaginais avec une crinière grisonnante et un gros bidon euh ventre, abdomen si vous voulez. Et non ! Perdu ! Il avait la chevelure tout ce qu’il y a de noir ébène, même qu’il n'avait pas besoin d'une greffe capillaire. Quant à son tour de taille, il était à ma grande surprise, aussi svelte qu’un sportif.

Il n’arrêtait pas de parler, d’exposer et d’expliquer, de s’étaler. En somme il faisait son cours et je n’avais de ce fait aucun besoin de préparer quoi que ce soit pour cette séance. Mr est bavard et tant mieux ! Une fois qu’il a pris la parole il ne la lâcha plus. Je ne pu m’empêcher de penser qu’il était de caractère expansif et possessif, comme tout bon chirurgien bien sur. Enfin bref, le genre de personne qui ne cède pas miette. Sa chevelure (encore elle) était parcourre par une raie horizontale qui suscita mon intérêt avec I majuscule (tout aussi que son cours). Mes pauvres neurones devaient alors jongler avec ses explications et les questions qui me traversaient l’esprit, du genre : Mais qu’est ce qu’elle foutait là cette raie ? Euréka ! Mon dieu ! Je m’exclamais intérieurement, il passe tellement de temps au bloc, que son masque (qu’il doit serrer à mort) a finalement laissé cette trace sur ses capillaires. Ce qui est con, c’est qu’il ne peut même pas s’en débarrasser mais c’est toujours mieux que de vivre avec un tatouage dont on en veut plus je concluais.

Il était peut être temps que je zappe de l’interlocuteur au sujet, et que je m’intéresse à ses histoires de traumatismes thoracique auxquels il semblait tenir.

Parait-il qu’on voit de moins en moins de traumatismes thoracique avec le port obligatoire de la ceinture, bien qu’en période d’attentat on en observait certainement plus. Puis il enchaîna avec une petite sortie d’autoroute pour nous confier son humble avis (comme si cela nous intéressait dans l’absolu). Ainsi il déclara : on sera amené à voir plus d’attentats (of corse ce n’est pas d’attentat à la pudeur qu’il parlait, d’ailleurs en parlant de ça, c’est un peu abusif de qualifier cela d’attentat, mais si le législateur de l’époque la nomé ainsi c’est que cela devait être outrageusement choquant, c’est fou comment un mot peut transmettre la pensée de toute une époque) avec l’accroissement de la population nord africaine, j’étais la seule marocaine du cours, la seule étrangère même, je dû avoir un sourire ironique. Le festival de la bêtise ne s’arrêta pas là, il nous décrivit l’horreur des dégâts occasionné par les bombes mar (silence) artisanales, beau lapsus me disais-je, et bien ça promet, moi qui pensais passer dans son service au prochain semestre, au moins je sais d’avance ce qu’il pense de mes origines, ça a le mérite d’être clair.

Il s’attarda un moment sur la composition des bombes, les clous et éclats de verres, je ne le sais que trop bien pour avoir extrait un clou tordu du bras d’un policier brûlé au 2éme degré au visage aux urgences un certain 16 Mai (la seule fois que j’ai passé une garde volontaire au CHU, depuis je n’ai plus renouveler l’expérience pour ne pas porter la poisse). En somme, ses explications ne m’intéressaient guère. Quant à mes collègues, ils devaient être au mieux étonnés aux pire complètement désintéressés. Lui, ne s’en rendait pas compte bien sur.

J’avoue qu’il avait l’art des belles expressions, du genre : Pratiquer la chirurgie Inca en parlant des conditions d’urgence lors d’une luxation cardiaque par exemple, tiens, je ne la connaissais pas cella, la luxation cardiaque euh. Sur une radio je l'aurai plus tôt prise pour une dextrocardie.

Il avait le chic d’avoir des réflexions percutantes mais bien réelles malheureusement, du genre : Quand un avion se crache, ça fini très mal pour l’avion, car l’avion coûte plus cher que le pilote.

Il m’a fait découvrir une curiosité dont je ne soupçonné même pas l’existence : l’hernie pulmonaire antérieure, à ne pas confondre avec la générosité pulmonaire quoi que dans ce cas là c’est strictement la même chose.

Finalement, il est interessant ce monsieur, il n'est jamais à cours de phrases. Comme on dirai chez nous, il a des choses à dire عنده ما يقال

Pour en revenir au cours j’ai dû enchaîner avec la très attendue séance de dissection de cochon, que je vous raconterai later.

Hernie pulmonaire

(Excusez la qualité de l’image)  

HPA

DNR

PS : Aprés avoir travaillé 6 mois sous la direction de ce professeur, je vous confirai que c'est un excellent chirurgien, un vrai meneur de "troupe" et un homme de coeur à qui sait le voir.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 62 699
Publicité