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Kugelschreiber blog
19 novembre 2009

L'inconnu du palier

La grasse matinée était parasitée par la lumière qui pénétrait de toute son insolence dans cette chambre bleue qui n'était pas mienne. Je me disais que des rideaux opaques ne seraient pas de trop et que le jour ne se serait pas permis cette effronterie à mon égard si c'était chez moi. Par la lucarne damnée, je voyais le gris du ciel lillois et je regrettais déjà la contenance vestimentaire de ma valise pourtant chargée. Après ces réflexions vaines, il faudra bien sortir de ce lit douillet me dis-je. Quittant donc la position horizontale par nécessite, je faisais le tour dans cet appartement foulé la veille dans "l'obscurité" des lampes. Avec toute la bonne volonté de mes regards occultateurs, je voyais du sale partout ... Appartement d'un homme célibataire parti en voyage qu'il laisse à un autre célibataire venu squatter et que je récupère en célibataire pas franchement fana du ménage. Prise par un élan de propreté frisant la manie, élan qui aurait abasourdi ma mère qui ne connait que trop bien mon avulsion pour les tâches ménagères (d'ailleurs ce n'est pas pour rien que les appellent tâches) : je fis la vaisselle qui datait de moïse ... récurai la cuisine et la salle de bain... lançai la machine et étentai un linge qui n'était pas mien avant de m'attaquer aux sols et aux rangements. Il n'y avait encore que le bureau bordélique qui échappait à la vague d'assainissement, mais il ne saura me résister pour longtemps me consolais-je d'un air presque démoniaque.
Il était temps que je fasse l'objet de cette vague, je me précipitais donc sous l'eau chaude quand soudain après un long séjour "aquatique" ça sonnait à la porte. Est-ce Hassan qui rentrait chez lui pour s'assurer du bien être de son invitée ? Peut-être avait-il oublié quelque chose? Pour quitter la réanimation si tôt ça devait être important. Je me suis drapée d'une serviette accrochée là, et j'ai entre-ouvert la porte sûre de l'identité de mon visiteur.  Pendant quelques secondes, mes yeux reconnurent -obstinement- Hassan, avant que je me rende compte que c'était quelqu'un d'autre un homme svelte ... d'un teint mat ... un air maghrebin ... un inconnu ... qui a perdu son latin. De ces petits yeux qu'il osait à peine lever je devinais sa gêne : un fervant pratiquant que je voyais déjà faire la leçon à mon généreux hébérgeur ... Non, la malice petillait de ces yeux noirs ravies de la situation : je devinais ses plus pronfondes réflexions aussi tordues q'un ressort de lit, me voilà devenue malgré moi la conquête de mon hébérgeur devenu conquin à son insu. Tout était dit, des mots de circonstances devaient par l'évidence des choses meubler cette rencontre incongrue.

- Bonjour, Hassan n'est pas là pour le moment, il est à l'hôpital

- Euh bonjour ... oui ... je le rappelerai

L'homme sans identité s'éclipsa en silence, tête pleine d'interrogations et d'impressions erronées. Je ferma la porte errant dans mes pensées quelque part culpabilisantes bien que dénuées de fondements... Bof (sourrire aux lévres) aprés tout, je participe passivement à crédibiliser la réputation de tombeur de mon ami ... Il est surtout temps que je me rende à ce congrés pour lequel j'ai quitté la lorraine.

Juin 2009 by DNR

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