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Kugelschreiber blog
10 avril 2009

Les aventures de Maati : la prière funéraire

Quelque part dans une artère de Casablanca. Un directeur d'entreprise échoué par l’effet de son surpoids sur le siège arrière de sa quatre quatre noire. Au physique androgyne mais enfantin, on avait du mal à le cerner (probablement dans les deux sens du terme). D’un style vestimentaire « autre » il ornait ses chemises griffées d’un noeud papillon le plus souvent de couleur pourpre. Ses chemises cachaient mal son abdomen proéminent. Il retenait son pantalon court vu qu’il faisait à peine 1 mètre et demi et quelques poussières par des bretelles qui me rappelait avec nostalgie ces petites bandes élastiques que mon père avait offert à ses deux filles jadis enfants. Ce nanti poupin affichait la mine des mauvais jours, affligé par le décès de son ami. Derrière ces vitres teintées, Maati (on l'appelera ainsi pour garder l'anonymat) était mal installé dans ce siége de cuir noir et on devinait qu’il respirait mal mais il ne s’en rendait plus compte vu que son obésité ne date pas d’hier. Ils roulaient sous la chaleur de la ville vers une déstination inconnue. Son chauffeur déposa la comptable qui les accompagnait devant une banque flambant neuve, sans doute avait-elle à régler quelques affaires pécuniaires dans ce bâtiment.

Le chauffeur allait bientôt être assailli de questions de la part de son patron qu’il voyait à peine à travers le rétroviseur (à vrai dire le conducteur ne voyait que la calvicie avancée de son employeur). Maati, la cinquentaine passée et pas encore haj demande d’une voix grasse mais élégante : à quelle heure à lieu la prière de la mi journée ? A midi 45 ? Oui monsieur rétorqua le conducteur. Et quand se déroule la prière funéraire après ou avant la prière collective du Dohr ? Redemanda le passager arrière. Puis il s’engouffrèrent par nécessité dans la circulation oppressante de Casablanca.

J’imagine un bref instant l’incompréhension et l’affolement de Maati quand il découvrira devant lui tous ces prieurs en position verticale qui ne se prosternent pas. La façon de prier aurait-elle changé en quelques années ? Les consensus auraient-ils changé sans que j’en sois au courant ? Pourtant je n’ai jamais quitté le pays (bon je suis allé en Tunisie mais ce n'est pas vraiment quitter le pays). Etais-je dans le vrai quand je priais ? Ou tout simplement en homme intelligent et vif il aurait suivi la masse et comprit de lui-même au bout de quelques versets du coran et surtout quelques minutes d'obseravtion. Mes questions restent sans réponses mais je suis sure qu’il me l’aurait raconté comme un enfant effaré racontant une anecdote incroyable avec un sourire spontanément innocent, cela dit, l’aurait-il fait avec ou sans pudeur ?

DNR

                                 

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