Ivresse poétique
Guillaume Apollinaire de son vrai nom Wilhelm Albert Vladimir Apollinaris de Wąż-Kostrowitcki se révèle être l’un des poètes français les plus prolifique de son temps. Nul doute que les multiples aventures sentimentales de ce Casanova lui inspirèrent bien des textes ; contre toute attente les aventures guerrières de ce sous-lieutenant engagé dans la guerre de 14-18 l’inspirèrent aussi.
Ce poète de l’amour, de la guerre et le paix est aussi l’un des animateurs du mouvement cubiste auquel s’apparente Picasso, ami d’Apollinaire.
Comme tout artiste français qui se respecte, Guillaume Apollinaire résidait à St Germain, et ce n’est pas les peines de cœurs qui eurent raison de Guillaume mais bien la grippe espagnole. Il fut enterré (comme tant d’autres) au Père La chaise. Pas loin de ce même Père la chaise découvrons la Seine selon Apollinaire à travers son célèbre poème « pont Mirabeau ».
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Aller un dernier poème pour la route.. intitulé Hotels (mon préféré)
La chambre est veuve
Chacun pour soi
Présence neuve
On paye au mois
Le patron doute
Payera-t-on
Je tourne en route
Comme un toton
Le bruit des fiacres
Mon voisin laid
Qui fume un âcre
Tabac anglais
O La Vallière
Qui boite et rit
De mes prières
Table de nuit
Et tous ensemble
Dans cet hôtel
Savons la langue
Comme à Babel
Fermons nos portes
À double tour
Chacun apporte
Son seul amour
Les deux poèmes sont tirés d’Alcools
DNR